Sival Sereins face à de nouvelles perspectives

La dernière édition a traduit la bonne santé globale du maraîchage, de l'arboriculture et de la viticulture. Et voit la percée de l'agriculture urbaine d'un bon oeil.

Un mois avant le Salon du végétal, le parc des expositions d'Angers (49) a vécu, du 12 au 14 janvier 2016, trois jours d'une activité et d'un optimisme que l'on espère voir se répéter à la mi-février 2016. Les quelque 22 000 visiteurs qui ont parcouru les allées du Sival (Salon international des techniques de productions végétales), professionnels du maraîchage, de l'arboriculture ou de la viticulture, ont clairement montré qu'ils avaient tourné la page des difficultés qui les ont touchées il y a quelques années, et qu'ils sont repartis de l'avant. Ces professionnels semblent prêts à s'investir pleinement dans les nouvelles attentes des consommateurs, en particulier via l'agriculture urbaine, un thème omniprésent, que ce soit dans le cadre des conférences ou encore dans les allées.

Le concours de l'innovation de ce rendez-vous, qui a primé un très large panel de nouveautés, a montré que les préoccupations des producteurs restent très techniques (lutte biologique contre les ravageurs), environnementales (récupération des films en matière plastique plus performante) ou économiques (de nombreux robots de récolte ou de manutention permettent de gagner un temps précieux à la production). Et si de nombreuses nouveautés sont très spécifiques aux secteurs non ornementaux, quelques bonnes idées sont exploitables dans notre domaine (voir Lien horticole n°957 du 27 janvier 2016).

Des poissons rouges sur certains stands Au fil de la visite, au sein des allées et au coeur des conférences, les professionnels ont balisé ces sujets, mais ont aussi défini des perspectives plus larges, avec un accent tout particulier mis sur l'agriculture urbaine. Devenu incontournable pour le secteur, ce thème est observé avec une certaine gourmandise par les maraîchers, qui ont un savoir-faire évident en la matière, et qui l'abordent avec un état d'esprit d'acteurs en pleine dynamique et en possession de trésorerie... Tout en se demandant ce qu'ils vont bien pouvoir tirer de cette demande sociétale de légumes dans des villes de plus en plus denses et peuplées par des citoyens en mal de production locale, bio et pourvoyeuse d'emplois, les producteurs et fournisseurs s'investissent. Chez les fournisseurs de substrats, des recettes adaptées présentées sous des formules prêtes à l'emploi en pains de culture foisonnent. Des versions urbaines et grand public des techniques employées par les professionnels depuis des années.Comme le salon du paysage Paysalia en décembre 2015, le Sival a vu arriver des bacs de poissons destinés à l'aquaponie, afin de conjuguer la pisciculture et les cultures vivrières. Une entreprise dont l'activité est à la base la pisciculture, et pour qui l'aquaponie ouvre des perspectives, a trouvé utile d'être présente sur une manifestation dont l'assise se situe hors de son métier de base. Nos salons professionnels vont connaître des mutations qui vont continuer à nous surprendre. Et la filière ornementale doit aller vite si elle veut en profiter car elle n'est pas seule sur les rangs !

P.F.